Artisanat africain Bogolan
Toile de décoration en coton. Le bogolan, ou bògòlanfini en bambara, est un tissu malien teint suivant une technique utilisée au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Il désigne à la fois le tissu et un style particulier de teinture. Le tissu utilisé est une toile plus ou moins épaisse en coton, filée et tissée sur place et d’une largeur variante de 5 centimètres à une douzaine (et plus encore maintenant) de centimètres et vendue en rouleaux. Ces bandes sont cousues bord à bord et à la main pour former des pièces de tissu de dimensions variables. Un tailleur peut ensuite découper un costume dans cette pièce avant que l’artiste en bogolan ne commence son travail. Il a quatre principales teintes : marron, noir, beige et jaune clair. Après une teinture de base obtenue par trempage dans une décoction de feuilles de bouleau d’Afrique ou n’galama (arbre commun de la famille des Combretaceae, entrant aussi dans la pharmacopée africaine) et séchage à plat au soleil, l’artiste structure son dessin à la boue fermentée (bogo) avec l’aide d’un calame ou d’un pinceau. Pour les parties « rouges » (qui vont du rouille au brun), une décoction d’écorce de mpécou (arbre très utilisé en pharmacopée) s’impose. Oubliée quelque temps, cette même décoction donnera une teinture kaki. Par la suite, l’obtention des parties blanches de la pièce de bogolan ne se fait plus en frottant ces parties au savon. Un mélange de poudre lessivielle, de chlore et de savon de karité sert de décolorant puissant. Alors que le wax affiche des couleurs flamboyantes, le bogolan conjugue des nuances de marron et présente des teintes plus sobres comme le noir, le blanc ou l’ocre, obtenues grâce à un mélange de soude, de céréales et de cacahuètes. Le bogolan est signifiant par nature. Les dessins choisis sont en effet lisibles comme la marque d’identité d’une population, d’un village, mais aussi d’un artiste en particulier, si bien qu’une femme pourra à coup sûr reconnaître ses propres productions de bogolan. Comme tout objet d’art africain, le bogolan est un objet puissant : étant en effet teint à base de terre, il est considéré comme imprégné d’énergie vitale. Outre son utilisation en tant que textile dans la fabrication des tuniques masculines et des pagnes noués des femmes, on lui attribuait des vertus thérapeutiques et l’on enveloppait ainsi les jeunes circoncis comme les fillettes excisées. Traditionnellement, ce tissu a une valeur de protection pour ceux qui le portaient. Selon la forme ou la couleur des motifs, ils pouvaient protéger les chasseurs, les femmes enceintes, les personnes âgées et les nourrissons.. Art africain african tribal arte africana afrikanische kunst Pièce livrée avec une facture.