Ce masque de grande taille a la particularité rare de représenter deux visages symbolisant la complémentarité du jour et de la nuit. Il a les caractéristiques typiques des masques Fang Ngil, à savoir deux longs nez, un front bombé, surmonté d’une coque, de petits yeux soulignés de scarifications sur les joues et deux bouches de petite taille non évidées. Issu de la société secrète du Ngil des peuples Fang du Gabon, le masque porté par le chef avait pour fonction de débusquer et de châtier sévèrement les sorciers maléfiques et les auteurs de crimes pour rétablir l’ordre. C’est donc un masque de justice dont l’apparence inspire le respect et la crainte. Taillé dans du bois tendre, la couleur blanche est obtenue avec du kaolin, expression de la puissance des esprits défunts et qui confère au masque son autorité. En termes esthétiques, les masques Fang du Ngil sont impressionnants de pureté, dessinant un visage expressif avec seulement quelques simples traits. Les peuples constituant le groupe Fang étaient présents au Nord du Gabon et à la frontière Sud du Cameroun. Le rituel du Ngil et ses masques furent interdits par les autorités coloniales françaises peu après 1910, suite à des séries de meurtres rituels.